Roberto Greco

Après de multiples recherches historiques et iconographiques sur la nature morte du XVème au XVIIème siècle, j’ai réalisé plusieurs croquis et constitué une collection d’objets destinés à prendre place dans mes futures compositions. J’ai ainsi pu développer puis achever cette série photographique entre 2011 et 2012.
Les natures mortes idéalisent le réel et le transposent dans une dimension allégorique. Ce jeu d’assemblages est comme un parcours parsemé d’embûches que le spectateur est amené à déjouer pour enfin découvrir ce que le peintre a voulu dissimuler aux regards distraits. Ces photographies revisitent ce procédé et ne cherchent pas à se distancier des maîtres classiques. Ma narration nous précipite dans la passion et l’opulence, jusqu’au seuil inattendu de la sexualité.
Avec humour et même cynisme, je brise le stéréotype de la « nature morte » en ajoutant des éléments insolites à mes compositions. Ainsi, des animaux domestiques se substituent aux trophées de chasse, le glorifié s’estompe ouvrant la porte à la dérision. Mon récit se dévoile peu à peu, mon écho est perceptible dans l’ensemble de mes images, le spectateur qui s’aventure dans mon univers est aidé à se forger sa propre interprétation par les plus infimes détails, parfois juste en suivant le bourdonnement d’une mouche...
Le portait de la femme aux raisins est aussi pensé comme une nature morte. Dans sa posture volontairement pudique, elle se laisse regarder, comme si elle voulait nous inviter à découvrir son histoire.