Pierre Montavon

Dans les années cinquante à soixante, des milliers de personnes -estimées à 15'000- ne pouvant se loger, ont élu domicile sur des toits d’immeubles, créant de nouveaux espaces communautaires.
Les habitants, pour la plupart des immigrants chinois et des étrangers modestes, louent ces abris entre 250 et 300 euros par mois. Longtemps tolérés mais illégaux, ces « bidons villes des toits » font depuis quelques années l’objet d’une campagne d’éradication de la part de la municipalité. De nombreux sinistres et accidents sont à l’origine de cette nouvelle politique.
Aujourd’hui, la majorité de ces personnes ont été relogées dans les nouveaux quartiers situés à des kilomètres du centre ville. Pour prétendre à ce type de logement social, encore faut-il prouver habiter sur un toit depuis plus de sept ans.
En ce qui concerne mon travail photographique, il peut également se lire comme une série de triptyques. A chaque situation correspond une vue générale d'un quartier, un portrait d'un habitant d'un toit, et un détail à l'intérieur d'un habitat.
Convaincre ces habitants de les photographier n'a pas été facile, mais ce qui a guidé mon travail est avant tout une recherche sur la couleur, élément déterminant dans ce reportage.